let's hurt tonight.

Penché au-dessus de ton bureau dans le fond de ta galerie, tu termines les derniers préparatifs pour cette soirée en collaboration avec une autre galerie de la ville. Tu sais que tu devrais déjà y être, que les invités ne vont plus tarder à arriver, mais une part de toi redoute de te rendre à cet événement que tu as mis des mois à construire. Cas t’as tout simplement peur qu’elle y soit aussi Juliette. Et depuis votre séparation, t’as peur de la revoir. T’essayes de penser à autre chose, de prendre les derniers documents qu’il te manque et tu choppes rapidement un taxi après avoir fermé la galerie derrière toi. C’est dans le centre que tu te rends le plus rapidement possible. Vêtu d’une veste de costume surplombant un jeans foncé, tu pousses les portes de l’établissement tout en veillant à correctement fermer derrière toi. T’es pas en retard, et ça te fait plaisir. Tu déposes les documents sur le bureau de ta partenaire dans cette soirée, t’excusant de ton retard. — Bon et ben, c’est parti. J’espère que notre travail porta ses fruits. Tu passes tes mains sur ta veste, t’avances vers l’entrée et ouvres la porte afin de montrer que toutes les personnes invitées sont les bienvenues.

La soirée comment à battre son plein, les invités ne cessent d’affluer dans cette petite galerie et toi, ça te donne le sourire. De temps en temps, on vient te trouver afin d’avoir des renseignements sur des artistes n’ayant pas pu être présents, ou sur les caractéristiques de telles ou telles oeuvres. Tu sais que c’est une réussite, et t’es plutôt fière de toi. Mais alors que tu te retournes pour continuer à voyager entre les groupes de personne, ton regard ne peut s’empêcher de s’attarder sur cette chevelure de feu que tu ne connais que trop bien. Ton coeur manque un battement, tu sens ta poitrine se déchirer et le sol se dérober sous tes pieds. Ton esprit te dit de ne pas te diriger vers elle, alors que ton coeur te dit tout le contraire. Et sur le coup, tu préfères écouter ton coeur. Tu te racles la gorge, attrape deux coupes de champagne sur le plateau d’un serveur et tu te diriges vers elle. T’as les mains moites Logan. T’arrives à sa hauteur, prends une profonde respiration et te lances. — Je ne m’attendais pas à te voir ici .. Tiens. Lui dis-tu en lui tendant poliment la coupe de champagne qui lui était destinée.

Juliette est faible, Juliette est vraiment naïve et trop fleur bleu. Mais surtout bien naïve, bien sotte. Pourquoi était-elle ici, pourquoi était-elle en train de fouler le sol de cet endroit qu'elle appréciait tant. Elle n'aurait pas dû venir, elle le sait. Elle sait que son regard croiserait forcément son propriétaire, qu'elle verrait son faciès si attirant, si tant aimé jadis. Elle savait et pourtant, elle était là. Comme si elle cherchait à se faire du mal, comme si elle cherchait à souffrir encore plus qu'elle n'avait souffert. Oui, cela avait été très dur, elle avait tellement pleurée qu'elle était certaine de ne plus pouvoir jusqu'à la décennie prochaine. La rousse était sotte, stupide. Elle ne comprenait même pas le pourquoi du comment et ne cherchait pas à savoir le raisonnable dans tout ça. Pourtant, sa mère lui avait dit de ne pas venir. Quel était l'excuse sorti ? Que peut-être elle rencontrerait des anciennes connaissances, qu'elle pourrait essayer de se vendre, trouver une autre place dans une galerie. Car oui, Juliette rêvait plus que tout de pouvoir retrouver du travail dans une galerie d'art. C'était sa passion, sa vie. L'herbe coupé sous le pied, elle avait presque tout autant vécue mal le fait d'être plus avec Logan, que d'avoir été fichue à la porte par les ex-beaux parents. Double perte, qui l'avait mise au fond du sceau. Heureusement qu'elle est forte, la Duchesne. Heureusement qu'elle avait des parents top, des amis et amies formidable. Mais cela ne faisait pas tout, dans la vie.

Magnifiquement vêtu d'une jolie robe moulante d'un bleu marine profond, ses longs cheveux de feu laissé détachés en bouclette souple, maquillé à la perfection par l'une de ses amies influenceuse pour l'occasion, qui était elle-aussi présente. Elle serait jamais venue seule, elle n'était pas folle. Son amie n'était pas des plus friands de ce genre de rassemblement, mais l'argument parfait de Juliette, qui était de lui dire que de beaux mecs s'y trouveraient et de l'alcool et des mignardises raffinées seraient au rendez-vous. Les voilà donc dans cette galerie, si porteuse de souvenir pour la rousse, qu'elle avait une boule dans l'estomac, qui ne cessa d'augmenté à chaque seconde. Elle étouffait, avait chaud. Mauvaise idée, vraiment. Elle y croise forcément des têtes pas inconnues, qui forcément savait plus ou moins qu'elle ne bossait plus ici. Les raisons n'étaient pas évoquées et elle ne tarda pas d'attiser la curiosité d'un petit duo de galeriste qu'elle connaissait, qui voulait savoir tout. Son regard fini par se perdre sur une toile, esquivant la discussion pour aller donc l'observer de plus prêt. Un peintre qu'elle connait, qu'elle apprécie. Qu'elle a connue ici, par la galerie. Elle possédait même un tableau de ce dernier, offert par Logan. Un sursaut perceptible la fait tressaillir, quand la voix du jeune homme se fait entendre. Bon sang, qu'elle lui avait manqué, cette voix. Mais elle se sent encore plus mal, encore bien touché par sa présence, encore en colère et triste.
« Bonsoir Logan. Vue la tête que tu fais, on dirait bien oui. » Ses belles ambres se posent sur son visage, ayant du mal à avaler sa salive. Bon sang qu'il était beau, ainsi vêtu, ainsi coiffé. Il ne cessait de s'embellir avec le temps et c'était sans doute ça le problème. Il ne ressemblait plus vraiment au type qu'elle avait aimé au lycée, le petit rouquin pas sur de lui, le fils à papa et maman, mais qui avait sut la faire chavirer, elle si belle et si populaire à l'époque. Son regard se pose alors sur la coupe tendue, hésitant avant de la prendre mais elle finit par le faire. Elle lui gratifie un vague sourire des plus brefs, avant de reporter son attention sur la toile :
« Il s'est remis à peindre, je suis contente de voir ses toiles enfin exposées.» Elle essaie de trouver un vague sujet de conversation bien qu'elle n'avait guère envie de lui parler. Plus il se tenait prêt d'elle, plus elle avait du mal. Ses lèvres vinrent chercher le besoin d'alcool, le besoin de se changer l'esprit.

  

En choisissant les personnes que vous alliez inviter pour cette soirée à la galerie, t’as automatiquement pensé à Juliette. Les souvenirs remontent à chaque fois que tu ouvres la porte de ta galerie et que tu y déposes le pied. Des baisers dans le bureau, des regards qui trahissent leur amour alors qu’ils sont avec de potentiels clients. Elle te manque Logan. Bon sang qu’elle te manque à en crever. T’avais pourtant noté son prénom ainsi que son nom sur la liste des invités et t’avais laissé ta collaboratrice pour cet événement se changer des envois. Elle t’avait demandé si tu étais sûr. Et bien sûr que non tu ne l’étais pas. Mais t’avais eu l’envie d’espérer que, malgré tout le mal que tu as pu lui faire, elle viendrait. T’avais tellement espéré, que c’est pourtant avec étonnement que ton regard s’est d’abord posé sur sa chevelure féline avant de descendre sur ses courbes. Oui, Juliette te manquait. Tout te manquait avec elle. Et c’est en la voyant aussi sérieuse et belle, que tu te rends compte que t’as vraiment fait le con.

T’as hésité à t’approcher, t’as essayé de poster ton attention ailleurs en allant serrer quelques poignées de main et en entamant quelques conversations ici et là. Mais à chaque fois, ton regard se dispersait pour se terminer sur elle. Et quand tu ne la voyais plus, tu la cherchais constamment des yeux. T’as presque ressenti comme un petit espoir lorsque tu l’as vue, tu t’es dit que tout n’était peut-être pas perdu. Ou fini. T’as fini par prendre ton courage à deux mains pour la rejoindre, sans même savoir si elle, elle t’avait aperçu. Tu racles ta gorge une fois à sa hauteur, deux coupes de champagne en main. Tu soulignes ton étonnement malgré tout. Car oui, t’étais bien étonné de la voir dans ta galerie. T’étais tellement persuadée qu’elle ne serait jamais venue au vu de votre rupture. — Je ne pensais vraiment pas que .. tu viendrais, oui. Bien entendu, tu ne lui dis pas ô combien t’avais espéré qu’elle vienne. Tu prends bien soin de le garder pour toi. Tu la sens hésitante lorsque tu lui tends la coupe de champagne, mais elle finit par la prendre. Et légèrement, tu esquisses un petit sourire pour porter ton attention sur la toile affichée devant eux. — On a reçu sa nouvelle collection en exclusivités pour cet événement. Je .. je savais que ça te plairait. Tu le regardes en coin et portes ta coupe à tes lèvres. La fraîcheur et le pétillant de la boisson te fait frémir, mais ça te fait du bien. Car t’as chaud Logan. Être proche d’elle te donne des sueurs. — Merci, d’être venue. Ca compte beaucoup .. Tu te tournes à moitié dans sa direction et plonges ton regard dans le sien, lui faisant comprendre que t’étais bien plus que sincère. Tu sens malgré tout un mal aise. Tu sais que c’est normal, t’as envie de combler ce silence pesant. Mais rien n’y fait, tu n’y arrives pas. — Je ne vais pas te déranger plus longtemps, profite de la soirée, lui dis-tu un peu à contrecœur, alors que t’aimerais simplement rester à ses côtés. Et pourtant, tu tournes doucement les talons, prêt à aller voir ailleurs.

L'hésitation avait été forte, il faut être honnête au moins sur ce point. Juliette pensait même à une grosse blague, à une tentative désespéré de Logan pour la faire venir mais au final...N'était-ce pas ce qu'elle voulait ? Qu'il s'excuse, qu'il assume et se rue à ses pieds pour lui demander pardon ? Car oui, elle ne lui en avait pas laissé le temps,ni même l'occasion. Ses bagages avaient été pliés en l'espace de quelques heures, en plein milieu de la nuit, après cette foutue soirée. En pleurs, les idées bousculées dans tous les sens, sa mère qui était venue en pyjama, n'osant même pas dire quoique ce soit pour l'aider, lui dire que cela pourrait s'arranger. Car non, elle n'aurait rien put dire. Les Duchesne et en particulier son père, n'avait jamais vu d'un bon oeil leur relation, bien trop idyllique, trop dans les pâtes de cette famille de riche. Juliette n'avait rien vue venir et au final, son père avait eu raison. Elle aurait mieux fait de les écoutés, c'est certain. Le mal était fait, de toute manière. Donc en soit...Il ne pourrait pas vraiment se racheter de tout le mal fait.

Mais naïve, elle était là. Elle était devant cette oeuvre, qu'elle trouvait absolument magnifique. Forcément, son peintre préféré. Il n'avait pas invité la rousse sans bonne raison et elle était là. Malin, elle lui accordait. Mais cela lui faisait quand même du mal, de voir qu'il prenait le temps, aujourd'hui, de tout faire, d'essayer une tentative de renconquête, pour la faire replonger dans de sales souvenirs. A regarder ses traits magnifiques, elle le revoit. Elle le voit dans ce putain de lit, avec cette putain de meuf. Elle aurait eu un fusil dans les mains, elle les auraient tués sur place, tellement son cerveau avait cessé de fonctionner convenablement, l'espace d'un instant. Oh oui, elle pouvait comprendre maintenant, pourquoi des gens pétaient littéralement un câble dans des situations affreuses, similaires.
« Et bien si, je suis là. Je pensais pas venir mais finalement..Je refuse pas la vue d'un peintre que j'apprécie et de champagne » Dit-elle d'un air faussement snob. Elle n'avait jamais été snobe, Juliette. Même si Logan et sa famille avait eux tendance à la gâtée, elle était avant tout une enfant modeste, des parents bossant dur mais voilà. Elle connaissait la valeur des choses et encore plus maintenant, elle qui vivait dans un petit appartement presque miteux de NDG. Oh oui, les pâtes, les frites, elle en mangeait beaucoup.Fini les bons petits plats, les restaurants à gogo et les livraisons de plats. Surgelés et conserves en masse. Elle détestait, mais s'y faisait.
« Belles oeuvres en effet, il c'est surpassé. Je pensais vraiment pas qu'il s'y remettrait. » Avoue-t-elle en faisant mine d'étudier davantage la toile en face d'elle, trouvant juste un moyen de ne pas le regarder en face. C'était mieux pour lui. Une autre gorgée avalée, elle pose quand même son regard sur lui, quand il lui assure être heureux de sa venue. Elle rumine, elle rage au fond d'elle. Mais c'est ainsi.
« Si tu le dis... » Elle ne trouva rien de mieux à dire qu'une fichue vanne, froide, une pique pas franchement sympa mais bon. Elle n'allait pas non plus lui sauter au cou pour le féliciter. Après tout, c'était lui le fautif, le problème ici. Elle n'avait jamais fait un pas de travers, jamais regardé quiconque, jamais flirté avec un autre que lui. Jamais. Lui si. Et cela avait dû y aller, quand elle avait le dos tourné tien. Le voir encore une fois prendre la poudre d'escampette, non. Logan savait faire que ça. Fuir.
« Attend. Je peux savoir pourquoi tu m'as invité au juste ? T'essaie quoi en faisant ça ? T'essaie de te racheter une conscience ou je ne sais pas quoi ?  » Elle arrive pas à retenir sa pensée, son ressentie. Tant pis, il fallait bien parler, un jour ou l'autre. Même si tous le monde les regardaient, à cet instant.
  

Logan, ça t’a renversé le coeur, ça t’a serré la poitrine de voir qu’elle était venue Juliette. D’une part, tu avais presque oublié que l’invitation lui a été envoyée, car tu as été fort pris dans la création de cet événement. T’étais revenu à la réalité lorsque ton regard s’est posé sur elle. Et elle est si belle Juliette. Oh oui, elle l’a toujours été. Déjà plus jeune, Logan la désirait. Ces longues jambes, ce corps svelte et cette chevelure de feu qui ressemblait en tout point à la sienne. Juliette, elle est celle qu’on ne devrait pas laisser partir. Elle est celle pour qui on voudrait se battre, celle qu’on voudrait garder dans nos vies à jamais. Mais t’as fait le con Logan. T’as merdé. Car t’étais jeune quand vous vous êtes mis ensemble. Trop jeune même. Pourtant ô combien tu l’aimais ta Juliette. T’aurais retourné ciel et terre pour ces beaux yeux. Mais l’envie est passé avant l’amour, et c’est dans le lit d’autres femmes que tu as pris plaisir. Car t’étais curieux, tu voulais plus. Plus que de l’avoir à tes côtés pour l restant de tes jours. T’étais pas prêt à tout ça. À cette vie à deux, à cette bague autour de son doigt. Pourtant tu la fais. Pour elle, pour tes parents. Mais pas pour toi. Et t’as craqué Logan, il y a deux mois. Tu t’étais juré de ne plus recommencer. Et Juliette, elle a vu toute la scène. T’as même pas eu le temps de dire ouf qu’elle était partie. De ton appartement et de ta vie.

Il t’a fallu tout ça pour te rendre compte de tes sentiments pour la belle. Deux mois qu’elle n’est plus tienne. Deux mois qu’elle te manque à en crever et que tu veux juste la retrouver. Et la voilà, dans cette robe qui lui moule son corps. T’as envie d’elle Logan. De ses baisers, de son corps, de sentir son souffle dans ta nuque. Si il n’y avait pas eu tout ce monde autour de vous, tu l’aurais déjà embrassé. Même si tu sais qu’elle t’aurait repoussé. Malgré tout, tu dois rester professionnel, alors tu te contentes de simples banalités. — C’est vrai oui. Mais il ne s’est pas arrêté qu’à celle-là. Tu n’en dis pas plus Logan, car t’as pas envie qu’elle en sache de trop maintenant. Alors tu changes de conversation, du moins tu essayes. Mais sa présence te met extrêmement mal à l’aise. Tu bois ta coupe de champagne bien trop vite et t’hésites pas à en reprendre une deuxième que tu finis aussi rapidement que la première. Tu essayes de lui faire comprendre que t’es heureux qu’elle soit là, mais elle ne réagit pas Juliette. Elle reste de marbre, incapable de te regarder. T’aimerais plonger ton regard dans le sien, passer ta main sur sa joue et remettre cette mèche rebelle dans ses cheveux. Mais tu ne peux pas Logan. Tu n’as plus le droit à tout ça. Pas après ce que tu lui as fait. Et le vide s’installe, le blanc prend possession de votre maigre conversation. Tu te racles la gorge, lui souhaites une bonne soirée avant de tourner les talons. Mais sa voix, plus forte, retentit parmi les personnes présentes. Tu t’arrêtes, fermes les yeux alors que tu es dos à elle. Tu les vois, ces regards remplis de question se poser sur vous. Tu ne veux pas te montrer en spectacle pour des querelles de coeur, pour de la rancoeur. Tu souris poliment aux invités afin de leur assurer qu’ils pouvaient reprendre leur occupation. Tu te retournes vers Juliette et tu l’affrontes. Car tôt ou tard, il faudra. T’as jamais su t’expliquer, t’as jamais su t’excuser. — Je .. tu étais sur la liste depuis longtemps. Avant que .. enfin tu sais. Menteur. Tu mens Logan, tu essayes de trouver une excuse. Car ce serait trop simple de lui dire que t’avais simplement envie de la revoir et qu’elle te manque à en crever. Elle te manque tellement que ça te fait mal à chier. Tu soupires et te rapproches d’elle, préférant garder cette conversation privée. — Je n’essaye rien du tout, Juliette. Tu étais libre de ne pas venir, tu sais. Tu avais le choix Tu essayes de retourner la situation. Car oui, elle pouvait ne pas venir après tout. Et malgré tout, elle était là. — Je ne cherche pas la confrontation, Ju. Je veux juste que tu passes une bonne soirée. C’est une soirée importante, j’ai pas envie de me donner en spectacle. On peut discuter si tu le souhaites, mais pas maintenant.

Juliette n'avait pas eu de grands espoirs, après avoir reçue cette invitation. Elle ne s'attendait pas à grand chose car oui, pour elle, c'était déjà finie depuis belle lurette. Il avait eu le temps, il avait eu presque deux mois pour revenir, pour venir s'excuser. Logan avait eu tout le temps nécessaire pour venir à genoux s'excuser, lui offrir mainte bouquets de fleurs, des bijoux, à l'inviter dans les plus beaux endroits mais non. Il n'avait rien fait. Oui, il avait merdé, oui il avait sans doute pas fait ça qu'une fois mais il n'avait même pas été la voir, même pas essayé de la récupérer. Juliette a toujours été profondément amoureuse de lui. Peut-être qu'elle l'aurait pardonné...Du moins, elle ne saurait jamais, puisque cela ne c'était pas produit. Juliette était en colère contre lui, en colère encore plus que de raison. Elle lui en voulait oui, de ce qui c'était passé, mais aussi de ne rien faire pour arranger les choses. Elle avait finit par se résoudre, elle avait finit par écouter les conseils de ses proches, qu'il valait pas le coup et qu'il valait mieux pour elle de continuer sa vie, comme elle l'entendait. Et vivre pour elle avant tout. Elle était en couple avec lui depuis si longtemps, qu'elle avait l'impression, après avoir fait une profonde introspection de sa personne, de n'avoir vécue qu'avec les Laundry, que pour les Laundry. Que Laundry à fond. Oui, cela ne lui avait pas déplut en somme mais au fond... Avait-t-elle hormis son job, aspiré à tout ce qu'elle avait vécue en leurs compagnie ? Pas forcément, même si elle aurait pu vivre bien pire. Dans le fond.

La rousse l'observe, prenant ses deux coupes à la suite, connaissant suffisamment son ex-fiancé pour savoir qu'il était pas très bien. Il ne buvait pas aussi rapidement en l'espace d'une minute, pas s'il était bien, pas si tout roulait. Non, il était nerveux, pas à son aise. Elle connaissait tout de lui. Ses sourcils fins se plissent, écoutant donc ses paroles. Un léger rictus se dessine sur ses lèvres, le reconnaissant bien là. Il essayait de tourner la situation à son avantage, pour ne pas affronter la réalité. La vérité. Elle ricane légèrement tout en prenant une grande gorgée de sa coupe, la terminant a son tour, alors que son regard le défi, presque :
« Me prend pas pour une idiote. Pas après neuf ans, Logan. Moi si je suis là, c'est pas pour toi. » Elle fait mal, cette remarque, même pour elle. Elle avait filée entre ses dents, sans même qu'elle puisse contrôler son flux. Elle souffle légèrement, remettant une mèche de cheveux en place, tout en croisant légèrement les jambes.
« Ne t'en fais pas, je suis pas venue te faire un scandale ici. C'est pas moi et tu le sais. Et non, je pense que tu avais deux mois pour venir quand tu voulais, que tu as eu ta chance pour essayer de te faire pardonner et que t'as rien fais. Maintenant c'est trop tard,t'entends ? » Elle s'était avancée pour venir lui susurrer ça à l'oreille, voulant bien appuyer sur les mots qui font mal. Juliette sent la colère l'envahir mais surtout les larmes lui monter. Elle veut pas paraître faible, elle fait donc la fille mauvaise, forte et froide. Alors que oui, dans le fond, elle était ni l'un, ni l'autre. Elle recule finalement, en sentant son parfum qu'elle connaissait que trop bien, essayant de vite chasser les images, les souvenirs qui commençaient à ressurgir de plus belle.

« De toute façon, tu veux qu'on s'explique sur quoi ? Que je t'écoute débiner des conneries ? Non. C'est trop tard. T'avais qu'à te bouger avant. » Elle préfère soupirer et prendre le large, tournant donc le dos à son ex. Elle sent surtout les larmes remonter, et fuit donc aux toilettes publiques des lieux. Connaissant que trop bien cet endroit. La rousse se campe devant les miroirs, essuyant du bout des doigts le dessous de son yeux pour essayer de ne pas faire couler son splendide maquillage, que Stella avait prit le temps de lui faire. Hors de question d'avoir encore mal pour lui, de souffrir encore et encore. Même si son maudit cœur était encore que trop attaché à lui, trop éprit de lui.